Voyageuse rarissime
Des vides intercélestes
Géante bulle à l'égal
D'un ou plusieurs soleils
Elle devrait tournoyer
Sur elle-même comme
Sur sa propre chimère
Graviter comme si
L'invisible ou l'illusion
Fussent sa force motrice
Bien définie elle demeure
Indécelable le rébus
Elle eût pu être pour l'espace
La furtive acclamée l'élue
Une sphère de féeries
Aux couleurs néo-réelles
Nous faire croire au miracle
D'une transparence observable
Elle aurait pu danser légère
Echo dans un miroir
Fugace et consolante
Ne serait-elle qui sait
Ce compact écheveau
De rayons X courbés
Sous la loi singulière
D'un dur tyran masqué
Qui les plierait à croire
à la toujours fidèle
Constante ligne droite
De leur libre trajet
Recluse dans une sphère
Sans écorce impalpable
Mais néanmoins soustraite
Close
Et si froide infiniment
Infiniment si froide
Que l'ombre y creuse
L'ombre de son ombre
La théorie
Les certifie
Mais ils défient
Toute pratique
Et se récusent
Au plus aigu
De l'invisible
Les trous noirs
Trou noir
Il fonde dans l'abstraction
Une force soustrayante
Et fait du minimum
Un empire absolu
Une force de frappe aspirante
Soudaine qui happe au passage
Goulue et qui avale comme
Une sorte d'insondable
Entonnoir des enfers froids
Monstre qui broie
Bouffe
Digère
Et ne rend rien
Absolument rien
Ni la trace
Ni l'écho
Fussent-ils ceux d'un corps
Jadis glorieux et ayant
Rayonné
Reçu
Transmis
Aujourd'hui parcelle d'astre
Rompu dispersé mais encore
Matière contenante et pleine
De possible
Absolument rien
Même pas
L'ombre
Fût-elle celle de la lumière
Lumière d'un naguère
Naguère qui appartint
A un temps un espace
Conjoints et mesurables
Serait-ce
Cette chute sans fin
Comme vers
Un centre sans fond
Et toujours en soi-même
Fuyant
Mêlés intervertis
Le temps l'espace
Se percutant se resserrant
L'espace le temps
Peut-être se dissipant
Au sein d'une nouvelle
Et très sombre encore
Masse d'énergie
Gouffre du monstre tapi
Du monstre qui ignore
Ses origines l'espèce
Son corps et son
Identité
Puissance des cruautés
Pouvoir introverti
Et qui dure qui dure
Dans ce qu'on nommerait peut-être
Malédiction
La question se pose
Dans un noir éclat de rire
Ayant à tout jamais perdu
Ses qualités d'ex-étoile
Il tire néanmoins force et pouvoir
De cette défaite misérable
Courbe-t-il l'espace
Ploierait-il le temps
Faire de son lieu une sphère
Sombre d'attraction critique
Malheur à quoi ou à qui
Tombera dans le Trou
Ce dépassement de soi-même
Dans l'idée de la mort
Ce fol espoir inavoué
Que quelque chose subsiste
En dépit de
Et que la lumière passe outre
Le trou noir
D'un bloc les nierait-il
En nous
Etoile blanche
Trou noir
Le manque crée
Une dimension autre
Récurrente en son
For intérieur
A haut voltage
D'un cocon de germes
Tu avais jailli
Vêtue d'alpha
Tu déferlais dans l'ardeur
Juvénile de tes flammes
Géante gerbe de lèvres folles
Tu tournais dans l'ivresse
Clarifiante de ta lumière
Comme une bleue buée ton aura
Roue radiante tu tournais
Destinée à t'accomplir
En un cycle normal de vie
Filant filant de l'infini
Dans l'arc de ta longue marche
Tu étais devenue totale
Et si fine
Dans une telle masse de santé
Or comment as-tu pu comment
Te laisser au passage saisir
Etreindre enfouir réduire
Annihiler toute à ce point
De non retour où le nul prend
Force implosive de loi
Qu'es-tu maintenant
Toi qui fus l'élue
L'étoile d'un début
L'encore jeune promue
Toi qui n'es même plus
L'atome d'un souvenir
Le résidu d'une énigme
L'identité d'une fin.